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Qu'est-ce qui lie des êtres aussi différents que Monsieur Paul, un homme épuisé de 52 ans, qu'une factrice au mouchoir rouge, qu'une jeune employée qui a le mal de mer, qu'une femme qui rêvait de voler, qu'un homme qui vola, peut-être, qu'une mère qui s'est suicidée à 26 ans, et que deux mouettes hallucinées«C'est que même s'ils n'en ont pas l'air, même s'ils parlent, chantent et dansent, ils sont bel et bien refroidis depuis longtemps. Ils sont maintenant prisonniers d'un lieu poétique, pareil au Tartare mythologique. Alors ils racontent leur histoire, pour insuffler la vie. Ils racontent pour arrêter l'hémorragie du temps, et échapper au vertige de l'infini. Ils racontent pour comprendre, s'expliquer, mais aussi pour inventer, tenter de changer le cours de l'histoire. Ils n'ont pas fait le deuil de la vie, peut-être parce qu'ils n'ont pas fait le deuil de leurs rêves. Ils ont vécu une frustration, un désir, un manque, un goût de trop peu, un goût de trop. Ils savent que si la vie a un début et une fin, elle est aussi, et surtout, comprise dans une limite bien plus étroite que celle de nos rêves.
Extraits des critiques:
«A travers l'absurdité de ces destins envisagés post-mortem c'est bien la vie le sens qu'on tâche de lui donner jour après jour que questionne Bizac.
De ce «Tartare» on sort bousculé, un peu fébrile d'avoir été pris par ce souffle de poésie, de cruauté, d'humour. Quelque chose comme le vertige de l'instant, quelque part au cœur de l'éternité.»
(M. Baudet La Libre Belgique )
«Qui a dit que la mort était l'assurance d'un repos éternel? Pas René Bizac en tout cas qui, dans «Tartare», nous invite à plonger dans le monde souterrain des disparus
Une équipe formidable qui fait claquer les mots de René Bizac avec le même plaisir que des gosses faisant exploser leur bubble-gum. Mais ici, le plasir est partagé»
(J-M. Wynants Le Soir)
«
un vertige appliqué, une visualisation de damnation déclinée en humour ironique et en décors magiques. Tartare nous a remué. Les cris de la femme qui séduit le vide et qui hait la vie qu'on lui a insufflée, le Monsieur chocolat qui s'empiffre de télévision pour mieux s'enfoncer dans l'immoralité affective, les mouettes noircies par le pétrole, Alice au pays des archives qui n'est qu'une odeur dans les yeux des autres et la factrice qui se fait ouvrir la gorge comme une vieille facture indésirable
.Quand les morts parlent aux vivants comme dans cette pièce, ça fait parler les vivants, et ça c'est vraiment une bonne nouvelle !»
(M. Renoir, «La Courbe du cube»)