Pour Joseph Barkiskaya c'est le grand jour! Il a rendez-vous avec le client du siècle. A 19 h. Très exactement. Car, soyons clair, pour Joseph, un conseiller en retard n'est plus un conseiller, c'est un courant d'air! Mais pour l'instant, Joseph s'occupe de nous. Il raconte sa vie, l'itinéraire d'un conseiller parsemé de déjeunerss d'affaires, de pllats de riz complet, de bonzaïs, d'auteurs grecs.... Parfois il se tait, et alors il se découvre... Son premier café, son enfance, Charlie Parker, le goût du poulet, les dimanches après-midi, son père, les petites lumières jaunes.... Et puis surtout, Benjamin, son ami, son frère... benjamin qui est là ce soir, et qui est sans doute le vrai destinataire de ce témoignage. Un spectacle poétqiue et intense, à l'humour grinçant. «Joseph Barkiskaya nous reçoit dans son univers parfait, d'une blancheur immaculée où la vérité s'est effacée au profit de la virtualité. Joseph témoigne, il nous raconte sa vie, égrène ses souvenirs. Son métier dans elquel seules comptent les apparences, les diners d'affaires, les coups de téléphones incessants, les rendez-vous, les retards, la voiture, les embouteillages. Il nous parle de sa femme, de son fils David, il nous parlee du petit petit bonheure qu'il s'est construit. Un petit bonheur frelaté où tout à un goût de factice. Alors Joseph remonte encore plus loin dans ses souvenirs. Il remonte aux origines, à l'enfance. Il nous promène dans son adolescence où se mèlent aux rires, les incompréhensions et aux colères, les bonheurs intenses... Aux détours d'un mot, d'une phrase, derrière un silence qui semble trop long, au travers d'une hésitation qui vient troubler le rythme souple et fluide des paroles de Joseph, on découvre un autre homme, plus sauvage, plus blessé, plus profond. Un homme mûr qui opére le décompte de ses échecs, de ses envie réfrénées, de ses regrets. Un homme qui pour la première fois de son existence se révèle, fait face à ce bloc de granit qu'il était jusqu'ici. Joseph, dans un ultime souffle, nous parle de son saxophone alto, probablement sa plus grande histoire, la plus douloureuse aussi. Et puis surtout, il évoque Benjamin, son ami, son frère, qui est là ce soir, et qui est sans doute le vrai destinataire de ce cri.» (Jean-Christophe Lauwers, metteur en scène).