Môme fuit la Fédération vers la Zone, sorte de maquis où vivent les nationaux, leurs ennemis. Elle a le ventre rond et fuit pour tenter sa chance ailleurs quand elle rencontre l'Indien. Tous les deux vont se mentir, s'observer, se manipuler pour assurer leur survie. Ils sont ensuite rejoints par l'Amazone... A la lecture, sous le ciel est un texte qui percute, par la parole qu'il porte, les thèmes qu'il évoque et la forme qu'il propose. Il avance sur un fil, et propose au théâtre un objet étrange, disponible et ouvert. son langage mélangé, poétique, populaire, rythmique ; sa dimension fantasmatique mariée à son histoire très concrète, mélange un fil narratif mystérieux, proche du rêve, tout en interrogeant très concrètement un public contemporain. Le monde d'aujourd'hui, en proie à de nouveaux modes de fonctionnements mondiaux, sur lesquels l'individu ne semble avoir aucune prise, manque cruellement d'une connaissance du passé et d'une vision d'avenir. vers quoi nous dirigeons-nous? Vers quelle réalité quotidienne pour tous? Utopie dramatique, Sous le Ciel parle d'hommes qui ne se souviennent plus d'où ils viennent, et qui ne savent pas non plus où ils vont. La pièce fait la mise au point sur ce sentiment d'insignifiance de l'être qui se débat dans le monde pour trouver des repères. L'art de René Bizac est de nous proposer une vision poétique, dans un univers d'anticipation mais qui est pourtant, si proche de nous. Il imagine un lieu existentiel, un lieu du questionnement sur soi. C'est «la zone», un terrain de guerre, de famine et de maladie, dans laquelle trois personnages tentent de sauver leur peau. Exclus des régimes en place, nos protagonistes entament un parcours fait de solitude et de rencontres, de mensonges et de révélations. En creux, la pièce nous interroge sur une prise de conscience «collective», sur la nécessité de solutions politiques. elle renvoie chacun à ses responsabilités, à sa participation au monde, à la vision de la vie qui se transmet de générations en générations. Elle pousse aux rêves, aux espoirs et aux changements toujours possibles, selon notre volonté individuelle de s'inscrire dans un tout.» (Flore Van Hulst, metteure en scène)